LE SALUT PAR LE PHONÈME

 

Ce titre, je l’avoue, est bizarre (1) Il a une coloration religieuse, que l’on n’attend pas dans une étude linguistique.

Je dois d’abord indiquer que le phonème a ici une valeur symbolique. Il représente à lui seul les progrès accomplis par la linguistique depuis une centaine d’années. Je ne m’interdirai donc pas, dans ce qui suit, de dire un mot de syntaxe ou de lexicologie.

Pour rassurer les esprits inquiets, qui voient des popes partout, et notamment ailleurs que dans les lieux où ils agissent réellement, je leur suggère de penser à l’usage qu’on peut faire, en médecine, du verbe « sauver ».

« Sauver un malade », « sauver une vie ». Il n’y a guère de transcendance là-dedans.

Des réflexions que je mène depuis longtemps, comme en témoignent des articles que j’ai autrefois publiés dans une revue discrète, ont bénéficié de conversations avec des amis français venus de divers horizons, et tous aussi peu linguistes que moi.

C’est en particulier à Sibylle Roussillon que je dois d’avoir mieux saisi les relations qui unissent l’histoire de la langue et celle des États.

C’est Christophe Langlois qui m’a détourné de concéder à la notion de phrase l’importance qu’elle nous paraît, à tort, mériter.

Je dois beaucoup aussi aux suggestions des musiciens, et notamment de Lucile Saran.

J’aime bien la notion de phonème, parce qu’elle s’insinue comme un coin dans la bûche de nos préjugés, et que les conservateurs font tout pour la priver de sa force, comme les boas engluent leurs victimes.

(1) On pourrait traduire, en respectant la syntaxe du russe : « Le Phonème sauvera.» Спасет фонема. (N.d.T.)

 

 

 

Le recueil ne comprend que

FUITE DES ROIS

LUCILE ET LA FUITE DES MOTS

GLANE

 

Mais on peut également consulter, sur de sujets apparentés

OISEAUX EFFAROUCHÉS 

HIÉROPHONÈMES