LAGBAN

Les chroniques de Béloroukov paraissaient de manière assez irrégulière dans une publication qui n’était pas elle-même un modèle de régularité.
La première vit le jour dans le numéro de janvier 1976. Huit mois plus tard, la rédaction jugea nécessaire de faire une mise au point qui prit la forme suivante :

 

Les chroniques linguistiques du camarade Béloroukhov, que nos lecteurs apprécient grandement, ont récemment fait l’objet de remarques négatives, de la part de plusieurs spécialistes qui s’inquiètent de leur caractère désinvolte.
On a fait observer que la philosophie qui les sous-tend est dépourvue de tout rapport avec le matérialisme dialectique. En particulier les propositions sur l’origine du langage ne tiennent aucun compte de ce que fut la lutte des classes dès le début de l’existence des sociétés. Le camarade Béloroukhov ferait bien de relire Engels.
Par ailleurs, l’emploi de petites anecdotes pour faire comprendre des concepts il est vrai très abstraits a incontestablement un grand intérêt pédagogique. Mais ne serait-il pas souhaitable, une fois l’anecdote racontée, d’en expliciter sérieusement le sens ? Les aventures personnelles d’un individu n’ont d’intérêt que si on montre les idées qu’elles doivent illustrer.
Le camarade Béloroukhov reconnaît la justesse de ces critiques. Il fait valoir que, lui-même autodidacte, il a eu l’occasion de mesurer les difficultés que l’on rencontre quand, sans formation préventive, on aborde ces difficiles sujets. Il essaiera, quand la matière le lui permettra, d’élever quelque peu le niveau de ses considérations.
Le langage est la chose de tous ; et chacun croit être en mesure d’en parler. Les intuitions initiales peuvent n’être pas tout à fait justes. Les rectifier est une tâche difficile. On n’y réussit pas toujours, si l’on se contente de laisser tomber, du haut d’une chaire professorale, du haut du ciel des idées, un savoir tout fait et une nomenclature inintelligible.

 

On aimerait savoir d’où venaient les critiques qui ont motivé cette note et quelles réactions elle a provoquées. Il est permis d’imaginer que, publié dans le même numéro (daté de septembre 1976, et mis en vente le 3 novembre),  l’article intitulé, bizarrement, « Hiérophonèmes », fait allusion à plusieurs enseignants qui — leurs écrits le montrent — n’avaient jamais compris ce qu’est un phonème, pourquoi le mot est utile, et pourquoi il est fâcheux de confondre « phonème » et « son ».

 

Voici la liste des articles publiés dans Lagban.

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